Régime cétogène pour le sport : témoignage du cycliste Sean “Sako” Sakinofsky

Sean Sako Keto témoignage

Le cyclisme sur route est un sport très exigeant qui nécessite une implication importante aussi bien en termes de temps et d’effort, que de régularité. Ce sport au niveau professionnel est souvent perçu comme fermé, avec des méthodes tenues secrètes. Pourtant un point essentiel ne peut être caché : pour être performant en cyclisme il faut être un excellent brûleur de gras, comme tous les sports d’endurance !

Allons à la rencontre de notre ami Sean Sakinofsky, surnommé « Sako », qui habite en Afrique du Sud et pratique le cyclisme sur route avec des volumes d’entrainement qui laissent rêveur : + de 20 000 km/an en 2020 et en 2021, et déjà 13 000 km sur les 6 premiers mois de 2022 avec 125 000 m de D+ et le tout en mode cétogène sans ravitaillement et souvent sans la moindre calorie sur des sorties de + de 200 km…

 

Vous pensiez qu’il fallait avaler des barres et autres gels pour vos sorties en vélo ? Vous pensiez les ravitaillements en glucides incontournables pour faire 700 km de sorties en vélo, c’est-à-dire 24h sur la selle par semaine ? Oubliez tout ça en partant à la rencontre de « Sako » chez lui en Afrique du Sud…

 

Ulrich Génisson pour EatFat2BeFit : Sean nous te remercions sincèrement pour cet interview. J’ai suivi tes performances depuis des années et je suis impressionné par ta régularité dans un gros volume d’entrainement cycliste. Des sorties de 200 kms, avec 700 kms cumulés par semaine, le tout souvent sans apport énergétique sur le vélo, ça peut sembler impossible encore pour beaucoup de cyclistes. Nous avons beaucoup de points en commun, le sport, le régime cétogène, la lutte contre la maladie parmi les membres de notre famille, le professeur Tim Noakes… Alors pour commencer, pourrais-tu te présenter ? Qui es-tu, depuis quand fais-tu du cyclisme, et ensuite peux-tu nous expliquer ta vie d’avant jusqu’à ta découverte du régime cétogène ?

 

Sean : Je ne suis pas un cycliste d’endurance typique.

 

Il y a 10 ans, j’ai eu une révélation après le décès de mon père des suites d’un cancer de l’œsophage. Après avoir examiné la mort de mon père et de divers autres membres de sa famille (tant du côté de sa mère que de son père) pour la plupart suite à des cancers ou des maladies cardiaques, j’en suis venu à la conclusion qu’il y avait un lien direct entre ce que nous ingérions et cette substance nommée sucre créant un terrain fertile pour diverses maladies.

 

Depuis 2013, lentement mais surement, j’en ai découvert plus sur la façon dont l’industrie mettait en avant son récit pour nous maintenir affamés et aussi sur ce sucre qui nous rend malades.

 

Depuis 2018, j’ai cherché à démentir le discours selon lequel nous avons besoin de glucides pour alimenter notre activité et nos épreuves physiques. En 2020, j’ai une fois de plus repoussé les limites de la performance, en me lançant dans des courses d’endurance et en performant à des niveaux qui laisseraient la plupart des scientifiques du sport se gratter la tête. Je suis toujours en mesure de faire mieux que mon FTP* pendant de longues périodes et à plusieurs reprises après 5 heures de vélo, sans les effets de l’hypoglycémie. Je consomme seulement du sel et de l’eau lors de ces exploits

 

*NDLR : FTP signifie Functional Threshold Power, c’est une mesure de la puissance que vous pouvez maintenir pendant une heure, mesurée en watts.

Sean Sako Sakinofsky

EatFat2BeFit : En 2010 ma mère décède d’un Glioblastome et elle restera le moteur pour l’ensemble de mon travail autour du régime cétogène. De ton côté, c’est en 2013 que tu perds ton père d’un cancer de l’œsophage et c’est cet évènement qui sera le moteur de ton changement de vie. Ainsi, toi en Afrique du Sud et moi en France à cette époque, nous changeons de vie en même temps en adoptant le régime cétogène. Peux-tu nous raconter comment s’est passé ce changement de vie radical, le moment où tu passes d’un mode alimentaire pauvre en lipides et très riche en glucides à son exact inverse ?

 

Sean : Ce fut plus une évolution naturelle. J’étais déjà en train de perdre mon appétence pour toutes les formes de glucides étant déjà plutôt en régime paléo avant de passer à 100% en keto. À l’époque, je ne mettais pas de nom dessus. C’était juste que je ne mangeais plus aucune forme de glucides courants.

 

EatFat2BeFit : Peux-tu nous raconter un peu ta pratique du cyclisme avant ta découverte du régime cétogène ? Quel utilisateur de glucides étais-tu ? Comment ces glucides étaient indispensables dans ta pratique ? Puis, comment ta transition vers le régime cétogène s’est passée ?

 

Sean : J’ai fondé une marque de compléments, avec essentiellement une gamme à base de glucides. Nous avions d’autres produits que la marque ne propose plus étant désormais uniquement centrée sur les glucides. Il s’agissait donc de charger et recharger en glucides, c’était tendance. Je ne pouvais juste plus les digérer. J’ai aussi trouvé cela gênant de toujours devoir mettre de la poudre dans mes bouteilles et mélanger le tout, le vélo était alors toujours collant. C’était plus un handicap qu’une aide.

 

EatFat2BeFit : En 2019, tu es invité pour participer à une course cycliste de 200 kms en Jordanie. Ton objectif n’est alors pas la victoire, mais bien de confirmer que tu peux faire cette distance sans calorie avec juste de l’eau et des électrolytes. Tu es surpris de terminer 5e de la course dans ces conditions. Peux-tu nous raconter cet exploit et ton envie d’aller plus loin ensuite pour simplement chercher ta limite ?

 

Sean : En réalité, je n’ai même pas pris d’électrolytes lors de cette course. J’ai été vraiment surpris de découvrir à quel point j’étais fort, et pour être honnête, j’aurais pu gagner cette course facilement. Je suis parti fort volontairement pour illuminer la course et la rendre excitante, et puis comme nous avions d’autres ambassadeurs avec nous, nous voulions les attendre. Ils avaient plus d’une heure et demie de retard à mi-chemin, alors j’ai décidé de continuer. J’étais en train de progresser lentement sur les 4 coureurs en tête, j’ai ensuite chuté 4 kilomètres avant la fin à cause de mes freins qui m’avaient complètement lâché. Cette course m’a définitivement ouvert les yeux, je n’arrivais pas à croire que j’avais parcouru 198 km (distance réelle) sans avoir faim, et en avalant juste une poignée de noix 2 heures après la course. Ce parcours en comparaison de ce que je fais ces temps-ci tout en puissance est quelque chose que je peux facilement accomplir. Il s’agissait de 211 watts pour 5h46, ma meilleure performance en termes de puissance étant de 250 watts pour 6h30 (soit un effort de 6 355 calories) avec juste du sel et de l’eau. Mais mon plus long trajet sur route est de 253 km soit 6 700 calories toujours juste avec du sel et de l’eau. Ce qui a suscité mon intérêt, c’est en 2020 lorsque j’ai fait un 9 h (en réalité 10 h) sans calories, sans électrolytes sur un vélo home-trainer à rouleaux. C’est cet événement qui m’a vraiment intrigué sur jusqu’où et à quelle vitesse je pouvais aller.

EatFat2BeFit : Sean, acceptes-tu de nous expliquer comment tu pratiques aujourd’hui le cyclisme sur route ? Ton volume d’entrainement, le type de sorties que tu fais, les distances et dénivelés, comment ça se passe sur le vélo en mode bruleur de gras ? Qu’est-ce que tu emportes avec toi sur le vélo, ta gestion de l’eau et des électrolytes, peux-tu nous partager tes secrets ? T’imposes-tu une zone de fréquence cardiaque à ne pas dépasser guidé par ton régime Keto ou as-tu conservé ta capacité à te mettre facilement dans le rouge sur des sprints ?

 

Sean : Je ne roule pas pour suivre un plan, je roule jusqu’à la douleur. Je roule dur. J’ai des difficultés à rouler lentement. En outre, lorsque je roule j’ai un but : celui de diffuser un message. Il va au-delà du sport et du cyclisme. Il s’agit de la vérité, la liberté et du libre arbitre.

 

Je me pousse moi-même littéralement dans un état de fatigue extrême parce que je souffre de fibromyalgie. J’ai eu mon premier cas de « syndrome de surentrainement » en 1998 puis à nouveau en 2009 diagnostiqué avec le virus Epstein Barr, et enfin l’état de fatigue chronique en 2013 après avoir veillé puis enterré mon père. De nouveau en 2014 et 2017 à un point si grave que cela fut diagnostiqué avec une fibromyalgie.

 

Je la gère : sans glucides, avec de bons acides gras essentiels, en mangeant principalement des produits animaux et en pratiquant le jeûne.

Pour en revenir à ma façon de rouler, voici comment je décrirais ce que je fais.

 

J’ai mentionné que je roule en boucles. Je le fais pour plusieurs raisons.

 

1.) Météo : je préfère rouler dans les conditions les plus faciles possible. Nous avons des vents forts au Cap, donc je roule généralement là où le vent et bien sûr la circulation sont moindres.

J’ai plusieurs boucles et tronçons de route sur lesquels j’ai l’habitude de rouler. J’ai des boucles de 4 km, 8 km et 9 km. J’enchaine parfois ces boucles jusqu’à ce que j’atteigne 200 km ou même 220 km. J’ai un tronçon de route de 7 km, mais aussi un de 5 km. Ce sont essentiellement des ascensions progressives. Juste pour info, je roule autour de la péninsule à de rares occasions. Et je roule seul. Si un ami ou un équipier doit m’accompagner, il roule derrière moi dans mon sillage.

 

2.) Le Cap est une petite localité. J’aime être remarqué. Beaucoup de détracteurs amoindrissent mes sorties en vélo. Donc plus je suis vu, meilleure est ma crédibilité.

 

3.) Régularité : si je fais les mêmes routes tout le temps, aux mêmes heures, avec les mêmes conditions routières, et avec de la chance, le même vent, cela se prête à de meilleures données scientifiques.

De cette façon, je sais si je m’améliore ou si je suis fatigué et si l’électrolyte particulier que je teste ou une forme quelconque de nutrition fonctionnera ou non. Jusqu’à présent, je ne roule pas assez longtemps pour avoir besoin de ravitailler.

 

4.) La motivation, c’est la preuve ultime de l’énergie, celle de la motivation mentale. Si je peux continuellement emprunter la même route encore et encore avec une puissance considérable, je crois que c’est la preuve ultime de mon énergie.

 

5.) Connaitre l’itinéraire : ainsi je n’ai pas à m’inquiéter des obstacles, des détours ou de tout autre problème imprévu possible. Je peux simplement me concentrer sur la tâche à accomplir.

 

Sean Sako Strava

EatFat2BeFit : Quand on est un athlète et que l’on suit un régime alimentaire cétogène, on se rend compte avec l’expérience, année après année, que notre hydratation change. Nous consommons moins de glucides, nous utilisons moins de glycogène, nous transpirons moins et donc nous perdons aussi moins de minéraux. Quelle est ton expérience sur ce sujet (besoins en eau et en électrolytes) durant l’effort quand on est un bruleur de gras ? Est-ce qu’il y a eu des changements aussi pour toi ?

 

Sean : Du sel, du sel, du sel et encore plus de sel. J’ai découvert les avantages du sel il y a environ 2 ans quand je roulais avec ma moitié, Meli alias Babe. Le sel est quelque chose que je trouve que je perds radicalement. Progressivement, j’ai augmenté de plus en plus ma consommation. Le grand jour, lorsque j’ai fait 250 watts pendant 6h30, je crois que sur cette période de 24 h donc sur et en dehors du vélo, j’ai pris 15 000 mg de sel ! Oui, tu as bien lu.

Je peux honnêtement dire que le sel est un amplificateur de performance plus efficace que la créatine et la bêta alanine (compléments pourtant tous reconnus pour la performance). En ce qui concerne les liquides, je bois à ma soif, en m’assurant de boire suffisamment.

 

EatFat2BeFit : Parlons maintenant de l’aspect nutrition et cuisine. Que manges-tu Sean, quels sont tes aliments favoris, à quoi ressemble une journée type en cuisine avec Sean ? Combien de repas fais-tu quand tu n’es pas sur le vélo, et comment t’organises-tu au niveau nourriture quand tu dois passer 7h sur un vélo dans la journée ?

 

Sean : Je suis assez ennuyeux quand il s’agit d’alimentation. J’aime la viande et les œufs. J’aimerais manger plus de poisson, mais il reste cher par rapport à la viande. Le concombre est le seul légume que je mange. Je fais tourner mes sources de matières grasses. Par exemple, un mois, je ne vais utiliser que du beurre et le mois suivant seulement de l’huile de coco. Le matin, je mange à l’occasion des baies de goji et du beurre de noix de macadamia dans du yaourt fermier riche en bonnes matières grasses et sans additifs. Je mange à ma faim. Les gens me demandent souvent « s’il te plait dis-moi ce que tu manges et comment tu le manges ». Je trouve cette question absurde, parce que la taille unique ne convient pas à tout le monde et même si vous êtes en keto, vous ne brûlez pas ce que je brûle. Parfois, je me réveille et je mange un faux-filet de bœuf cru parce que j’ai une faim de loup. C’est difficile de jouer à rattraper les calories. En outre, ne pas manger sur le vélo comme moi est vraiment quelque chose que JE NE PRÉCONISE PAS. Même si vous êtes en keto, vous devriez manger. Je le fais pour réfuter le dogme que l’industrie et les scientifiques du sport nous ont amenés à croire.

 

Je ne fais rien de différent d’un jour sur l’autre. Les jours de repos, je peux me retrouver à grignoter quelque chose pendant la journée.

 

Mais le dîner est principalement composé de viande que je mange au-dessus de l’évier. Pas de fourchette juste mon couteau suisse pour couper la viande.

Sean Viande

EatFat2BeFit : Qu’aimes-tu cuisiner en régime cétogène ? As-tu des plats préférés que tu fais souvent ? Dirais-tu que la nourriture et la cuisine sont des plaisirs pour toi ou juste une nécessité ?

 

Sean : La nourriture est juste une source de carburant et de nutriments. Nous en avons fait un divertissement et avons créé une culture dont résulte un état de dépendance. Je peux sortir dîner au restaurant, mais ça sera un steak house. E si des amis m’invitent au restaurant, je mangerais juste de la viande. Rien d’extraordinaire. Mais j’adore le biltong* ou le bœuf séché.

* viande séchée selon une recette typique d’Afrique du Sud.

 

EatFat2BeFit : Comme nous l’avons vu, la découverte et l’utilisation de régime cétogène ont pour origine le Cancer de ton père. Peux-tu nous parler de l’aspect santé et prévention des maladies et de ta vision du régime cétogène sous cet angle en particulier ? Je crois aussi que tu voulais nous évoquer le cas de ta nièce qui avait quelques problèmes et que tu as pu aider grâce au régime cétogène ?

 

Sean : Je vais l’expliquer ainsi : le monde médical occidental est un business. Si vous avez une population en bonne santé, vous n’allez pas pouvoir remplir les lits d’hôpitaux et les grandes sociétés pharmaceutiques ne pourront pas afficher de bénéfices comme elles le font actuellement. Pourquoi ? Parce que la médecine occidentale est ré-active et NON pro-active. L’alimentation peut être une médecine ou un poison. Cela dépend de ce que vous mettez ou choisissez de mettre dans votre corps. Le meilleur remède à tout, c’est le jeûne, et il ne coûte rien.

 

Ma nièce a été diagnostiquée avec la maladie d’Hashimoto il y a environ 5 ans. Elle s’est tournée vers tous les merveilleux médicaments de Big Pharma et devinez quoi : aucun résultat. En janvier 2021, malencontreusement je me suis cassé la clavicule, mais j’ai eu la chance de rester chez ma sœur avec sa famille. Ma nièce est alors venue me poser quelques questions. Pendant que je vivais chez eux, elle a commencé le OMAD*. Je l’ai encouragée à faire ses propres recherches et si elle n’était pas sûre de ce qu’elle trouvait alors elle pouvait me demander si c’était vrai ou non, mais c’est tout ce que j’ai fait.

 

Aujourd’hui, elle a perdu plus de 45 kg, sa thyroïde fonctionne de nouveau normalement. Elle n’est plus sous médication au grand étonnement de son endocrinologue. Elle qui a toujours pensé qu’elle était insignifiante et sans valeur, est aujourd’hui un incroyable papillon rayonnant. Et elle continue d’avoir l’air toujours plus fantastique. Elle a tout fait par elle-même. Mon neveu qui en a été témoin est un jour sorti de sa chambre en disant à ma sœur de ne plus jamais lui acheter de chocolats. Il avait alors seulement 14 ans. Aujourd’hui à 15 ans, il soulève en développé couché plus que son propre poids. Avec sa mâchoire sculptée, le jeune homme est un bourreau des cœurs.

 

C’est pourquoi je fais ce que je fais : quand ma famille est en première ligne, je vais me battre pour elle.

 

Et puis il y a Meli, que je sais coriace, que je sais forte.

 

Je viens d’un sport de contact : les arts martiaux de combat. C’est mon instructeur (Sensei) Shihan Frank BRANDON qui m’a appris comment m’entraîner, comment souffrir. Je puise en lui mon inspiration et c’est d’ailleurs lui qui m’a donné mon surnom de Sako, mais il l’épelle « Saco ».

 

* OMAD : « One Meal A Day » , en français « un repas par jour ».

 

EatFat2BeFit : Prends-tu des compléments alimentaires et si oui, lesquels et pourquoi ?

 

Sean : Oui, je prends des compléments alimentaires. Mais étant donné que c’est une liste offerte à mes clients, il serait injuste de divulguer cette information pour laquelle mes clients payent. Mais je prends de l’huile de saumon et des électrolytes.

 

EatFat2BeFit : Il arrive souvent qu’en découvrant les bienfaits du régime cétogène, on cherche à aller plus loin encore en modifiant d’autres aspects de son mode de vie. As-tu fait d’autres changements dans ta vie Sean ? Je pense par exemple à l’optimisation de ton sommeil, à l’exposition au froid, au Sauna, à l’HBOT et de toutes les techniques de Biohacking en général ?

 

Sean : Pas vraiment je me bats avec le sommeil en général, mais cela est dû à mon style de vie trépidant. J’ai toujours adopté de saines habitudes de vie d’une manière ou d’une autre.

 

EatFat2BeFit : Le professeur Tim Noakes qui nous a offert la préface de notre premier livre sur le régime cétogène en 2017 est une véritable star mondiale dans le domaine de la nutrition du sport. Quel rôle a-t-il joué pour toi et comment se porte sur place le régime « Banting » qu’il a fait découvrir à l’Afrique du Sud ? Peut-on manger facilement Keto en Afrique du Sud ?

 

Sean : Le professeur Tim Noakes a ma plus haute admiration et tout mon respect. En fait, je crois qu’il devrait recevoir le prix Nobel de médecine et physiologie.

C’est rare de trouver une personne capable d’admettre son erreur et avoir le courage de défendre ce en quoi elle croit au risque de perdre sa réputation et son gagne-pain. Cela demande un vrai courage. Quelque chose que l’on ne voit pas de nos jours.

Encore aujourd’hui, je trouve dégoûtant et méprisable que ses pairs et certains de ses étudiants se soient retournés contre lui. Mais aussi ce qu’il a dû endurer pendant son procès.

 

Pas de mots, seulement de l’admiration et du respect pour sa force d’âme et son combat

Je n’oublierai pas ce qu’il a traversé et cette énergie que j’ai mise quand je pédalais à cette époque.

Il est une inspiration de premier ordre pour moi.

EatFat2BeFit : Dans quelques jours, nous allons publier l’interview d’une personne que tu connais bien, qui réside en Suisse, et qui comme toi qui passe beaucoup de temps sur son vélo. En introduction de ce prochain témoignage, peux-tu nous présenter Mélanie, comment vous vous êtes rencontrés et surtout, comment l’as-tu initié au régime cétogène ?

 

Sean : Alors Meli, je n’ai en fait pas le droit de l’appeler Meli, c’est Babe, et bientôt ce sera Babe Sako 😉

Effectivement, elle avait tenté le keto avant de me connaître. Mais, elle n’a pas trouvé que cela fonctionnait pour elle parce qu’en réalité elle ne le faisait de manière pas tout à fait correcte.

 

Après mon intervention, elle s’est lancée dans son propre voyage de découverte keto. La seule chose que je lui ai dite était de manger plus de gras et moins de protéines ainsi que cet ingrédient clé qu’est l’huile de saumon. Je l’ai sortie du régime végétarien qu’elle suivait depuis 20 ans.

 

Elle a perdu 20k g, c’était impressionnant, mais ce qui était le plus impressionnant, c’est que cette fille avait un courage comme j’en avais rarement vu.  La vache, je l’ai mise dans un état de douleur et d’inconfort jour après jour et elle pouvait saigner derrière moi, voir vomir qu’elle n’abandonnait pas. Elle a même largué les gars au Cap, et ils ont essayé de se caler dans sa roue. Elle leur a mis la pâtée.

 

Mais sa prouesse la plus impressionnante a été lors de la  « JORDAN 2021 ». Les gens ne le savent pas, mais elle avait une tumeur hypothalamique, qui a été retirée le 23 ou le 24 octobre 2021. Le 12 novembre, elle courait la « Dead 2 Red » en Jordanie. Sa toute première course. Elle n’a pas seulement gagné dans sa catégorie, mais elle aussi a battu certains des hommes inscrits en élite.

 

Elle n’a pris que de l’eau et des électrolytes, j’étais juste à côté d’elle pour lui donner des comprimés d’électrolytes. Je suis vraiment impressionné par ce qu’elle a accompli et continue d’accomplir à ce jour.

 

EatFat2BeFit : Nous te remercions sincèrement d’avoir accepté de partager avec nous tes bientôt 10 années d’expérience du régime cétogène couplées à la pratique du cyclisme. As-tu un dernier mot pour la fin, un message pour nos lecteurs que tu aimerais transmettre, un petit mot pour ceux qui hésitent encore ?

 

Sean : Tout d’abord, merci de m’avoir donné l’occasion de partager mon histoire.

Le sucre est la substance la plus addictive connue pour l’humanité. Beaucoup de gens ignorent qu’ils en sont dépendants.

Ils ridiculiseront et émettront des doutes sur l’abandon du sucre parce qu’inconsciemment ils savent qu’ils devraient finalement dire au revoir à cette substance que j’appelle la « poussière du diable ».

 

Je voudrais que le sucre ne soit pas interdit parce que je crois de tout cœur en la liberté, je suis pour la liberté absolue !

Cependant, j’aimerais qu’il y ait des étiquettes de mise en garde sur les produits qui contiennent toute forme de sucre.

Pour ceux qui veulent essayer le keto, il n’y a PAS à essayer, juste à le FAIRE !

Si tu traverses l’enfer, ne lâche rien.

 

Une dernière chose, je sais que nous l’appelons keto, Banting ou LCHF. Mais il ne devrait pas y avoir d’étiquette. Cela devrait simplement être la façon dont les humains devraient vivre.

 

EatFat2BeFit : Merci sincèrement, Sean pour cet interview !

Pour suivre les exploits de Sean :

Le site web de Sean : www.seansako.com

Le compte Strava de Sean : https://www.strava.com/athletes/38722157 

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