Témoignage régime cétogène : Loic et sa première Spartan Race Super en mode LCHF

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Après avoir témoigné pour EatFat2BeFit au sujet de ses débuts en régime cétogène, Loïc Robineau nous offre aujourd’hui un nouveau retour d’expérience.

Cette fois c’est dans le cadre d’une activité sportive. Loïc a participé il y a quelques jours à une Spartan Race ! Voici ce qu’il nous rapporte :

 

Samedi 30 juillet, 2016, 4h du matin. 

Le réveil sonne tôt ce matin car nous avons 350 kms à faire pour nous rendre à la station de ski du mont Owl’s Head (Province du Québec) à quelques pas des lignes américaines. Ce matin à 10h30 je prendrai le départ d’une Spartan Race format “Super”, c’est à dire selon l’organisation : 13 kms ou plus et une bonne vingtaine d’obstacles. 

 

Depuis que je suis rentré de déplacement dans la nuit de mercredi à jeudi (je suis camionneur longue distance) je me suis mis au repos. Depuis un an que je suis passé à une alimentions LCHF, j’ai progressivement augmenté ma charge d’entraînement à mesure que j’accumulais des connaissances. Ces derniers temps ont été durs sur l’organisme, et il est indispensable d’écouter son corps. 

 

Ce matin je débute avec une grande tasse d’eau chaude dans laquelle j’ai dilué un bouillon cube, au lieu du café. C’est un moyen rapide de faire le plein de sodium, minéral indispensable dont on peut facilement manquer si on suit une diète low-carb et qu’en plus on transpire beaucoup à l’entraînement. Viennent avec ça 3 œufs et 2 tranches de bacon revenu dans de l’huile de coco, et un avocat. Je ne mangerai plus rien avant la fin de la course, prévue selon moi vers 15h….

 

En route ! Nous partons (la famille m’accompagne) en ramassant un café (une bassine de café??!!!) comme seule l’Amérique du nord sait faire. Au final ce n’est pas une bonne idée. Le café est un diurétique et m’obligera à plusieurs pauses pipi, même pendant la course. 

 

10h30 arrive. Je suis prêt. J’ai mon sac d’hydratation remplie de 2L d’eau mélangée avec des électrolytes (sodium, magnésium, potassium) et sans sucre, juste un peu de stevia. Lors de ma première Spartan Race, la version sprint (8kms), j’avais noté un léger mal de tête que j’ai attribué justement à ce manque de minéraux. On verra. 

 

La course débute au pied des pistes de ski. Et ça monte droit, à pic et longtemps. Courir est inenvisageable, et j’ai besoin de monter en température……

 

 
 

En effet, j’avais déjà remarqué sans vraiment comprendre, qu’après un entraînement de Crossfit ou HIIT, j’étais bien plus frais et énergique qu’avant de commencer. Idem pour les courses. Les premières 20-30 mn sont “difficiles”. Puis presque soudainement, un changement s’opère. J’ai récemment appris qu’il s’agit en fait d’un changement métabolique, un “switch”, où l’organisme nous signale qu’il est désormais prêt à faire face aux pires contraintes. Le foie s’est mis à fabriquer des cétones et du glycogène en mode turbo, le flux sanguin est chargé de ce mélange en plus des acides gras, et tout cela va joyeusement servir à fournir un maximum d’énergie. 

 

Une fois atteint ce stade, les jambes se mettent à aller presque toutes seules. Les mitochondries (centrales énergétiques de nos cellules pour faire simple) qui se sont multipliées grâce à l’entraînement, et surtout adaptées à brûler des acides gras pour fournir de l’ATP (notre énergie) ont rendu le cycle bien plus efficace. Le cerveau lui, tourne majoritairement aux cétones, me donnant une clarté mentale et une concentration à peine croyable, même après 3 heures de course. Je peux rester concentré sur ma foulée dans les descentes ultra-techniques (imaginez descendre une piste noire, sans neige, en courant et vous y êtes) et de faire presque à chaque pas un état de mes chevilles et autres articulations. 

 

 
 

Les kilomètres et les obstacles défilent, les stations de ravitaillement permettent de refaire le plein et les électrolytes sont les bienvenues. Je m’arrête à peine le temps de remplir le sac d’hydratation si besoin, là où d’autres commencent à sortir l’arsenal sucré. Gels, compotes, Gatorade et j’en passe. Désormais ces personnes devront avaler ça à un rythme régulier si elles veulent finir la course, car le seul carburant que leur corps sait utiliser, le glycogène, est désormais épuisé. Je les regarde, incrédule, me disant que je suis bien content de carburer au gras, car j’en ai bien assez sur moi pour finir plusieurs courses !!!

 

 
 

Je cours comme une chèvre des montagnes dans les descentes, euphorique, souriant, dépassant un grand nombre de coureurs qui grimacent. Certains sont assis sur le côté ou allongés, au bord des larmes ou de l’évanouissement. Ceux-là ont “frappé le mur”, leur organisme, par manque de sucre, déclare forfait. Dans les montées je marche, mais je ne m’arrête jamais. J’ai aussi noté une faculté de récupération accrue. L’entraînement y fait, mais la production d’énergie à partir d’acides gras produit énormément moins de déchets métaboliques que celle du glucose, et je pense que çà y fait. Du coup à la fin d’une grosse côte, après quelques pas le cœur reprend un rythme de croisière et je peux me remettre à trottiner. 

 

L’un des derniers obstacles est en vue, un “RIG”, sorte de module que vous devez traverser en vous accrochant à des anneaux, cordes, barreaux verticaux. Musculairement c’est ultra intense. Je me demande comment mes muscles vont réagir, car on entend souvent dire que les muscles ont besoin de glucides pour les efforts intenses… Ça passe, et pourtant c’était dur, mais je n’ai pas vu de différence par rapport au temps où j’étais sur une diète à base de glucides, signe que l’organisme est désormais aussi efficace en fonctionnant aux acides gras. 

 

Je commence néanmoins à ressentir quelques tensions au psoas, signe que je manque encore d’entraînement et d’adaptation surtout en descente. Mon euphorie m’a peut-être fait allé un peu trop vite 🙂

 

Mais l’arrivée est là, derrière un dernier obstacle, et c’est toujours en souriant que je la franchis, 3h59 après être parti et avoir parcouru 16kms et 1600m de dénivelé positif. Mon bébé me donne ma médaille, je suis au bord des larmes tellement l’expérience a été riche d’enseignements. 

 

 
 

Bref, que du bonheur, beaucoup d’informations tirées de cette expérience. Le low-carb fait des merveilles, et combiné avec un entraînement polarisé (merci le Paléofit) comprenant un fond d’endurance basse intensité, deux à trois séances de HIIT (dont une de course comme des 30-30 par exemple) et des exercices de musculations divers, on peut construire une bonne base sur laquelle évoluer. Le corps humain est une machine formidable, qui s’avère incroyablement performant si on le nourrit et qu’on l’entraîne comme il a été prévu. 

 

 
 

Dernier gros défi de l’année, la Spartan Beast dans le Vermont, là où les Spartan Races sont nées. Mais cette fois, ce sera 23 kms et plus, 30 à 40 obstacles et des températures moins clémentes. 

 

A bientôt pour de prochaines aventures LCHF !

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