Fin février 2023, la nouvelle tombe et fait le tour du monde en moins de 24 heures. Un article « putaclic » publié dans la prestigieuse revue Nature : « L'édulcorant artificiel Érythritol et le risque d'évènement cardiovasculaire » inonde les médias du monde entier ! À partir de cet article, CNN titre: « Édulcorant sans calorie lié aux crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux, selon une étude ». Tout le petit monde du Keto anglophone est en effervescence, il fallait donc traiter le sujet sérieusement en zone francophone.
C’en est fini de l’usage de l’Érythritol en régime cétogène ! Tous les adeptes du régime Keto pauvre en glucides et riche en lipides, qui utilisent l’alcool de sucre Érythritol depuis des décennies, deviennent d’un coup des condamnés avec en guise d’épée de Damoclès, celle de l’incident cardiovasculaire…
Ce 28 février, je concède avoir été intrigué sur le coup par cette véritable traînée de poudre. Je me suis immédiatement demandé qui avait financé cette campagne médiatique, pour que l’ensemble de la presse mondiale la reprenne, le même jour avec les mêmes conclusions. Il faut toujours se méfier d’une étude qui permet de produire en moins de 24h autant d’articles dans les médias. Car ce n’est rien d’autre que la preuve d’une immense campagne de communication savamment orchestrée. Vous vous en doutez cela a un coût, donc savoir à qui elle profite devient une évidence ! Je ne vais pas vous faire languir, la réponse rapide est : probablement Procter & Gamble. 😊
Pour rappel, ce sont en moyenne 96 000 nouvelles publications scientifiques qui sont répertoriées dans la base PubMed tous les mois. 99,9% ne recevront jamais la moindre attention de la part des médias. De fait, si une étude est relayée dans le monde entier le même jour via des communiqués de presse traduits dans toutes les langues, il faut immédiatement se poser la question de l’entité qui finance cette campagne de communication et dans quel but. Le monde entier se fiche littéralement des nouvelles découvertes scientifiques, sauf quand celles-ci permettront de faire beaucoup d’argent. Chaque vendredi, je reçois plusieurs études alertant sur le scandale de la carence généralisée en iode, par exemple, mais cela ne fait jamais les gros titres. La raison en est simple : il n’y a personne pour payer des communiqués de presse et de la publicité dans les médias sur ce sujet, et puis l’iode, ça ne rapporte rien ou presque. Si demain, on découvrait que manger un aliment en particulier, non brevetable, vous évite le cancer, vous ne le saurez pas non plus pour les mêmes raisons. Mais, si une startup médicale mettait en évidence une chance de survie supplémentaire de seulement 1 pour 100 pour un traitement coûtant 10 000 € par mois, le monde entier le saurait, ça, je peux vous le garantir !
Si vous avez lu mon dossier spécial : « Peut-on faire dire n’importe quoi à la science ? », vous savez que la réponse est très clairement OUI ! Aujourd’hui, traitons donc d’un cas concret qui s’offre à nous, avec cette étude « frelatée » sur l’Érythritol.
En investigateur sérieux, mon tout premier réflexe ce 28 février fut donc de demander à l’auteur principal de ce papier (le Dr Stanley Hazen), une copie en PDF pour en comprendre le contenu. Et ainsi constater ou non, si ces nouvelles informations contredisaient les dizaines d’années de publications scientifiques au sujet de l’Érythritol comme sucrant alternatif sain et sûr ! Petit rappel important pour ceux à qui l’information ferait défaut, le Dr Stanley Hazen, c’était déjà lui le responsable du scandale du TMAO et de la viande rouge qui allait soi-disant tous nous tuer. Le but était bien entendu d’aider Procter & Gamble à nous vendre ses pilules. De quoi déjà nous donner un indice sur l’objectif de sa nouvelle étude, non ?
Allez, un rapide résumé s’impose, je crois : le Dr Stanley Hazen a publié des recherches montrant les effets délétères du TMAO (Trimethylamine N-oxide) sur la santé cardiovasculaire. Aucune différence n’a été faite entre les personnes métaboliquement en mauvaise santé et ceux en bonne santé. Mais fait intéressant, le Dr Stanley Hazen est aussi le co-inventeur d’un test de mesure de TMAO, permettant à P&G de créer un marché pour ses traitements. En 2021, le Dr Stanley Hazen a flingué la viande rouge avec sa TMAO. En 2023, il reprend la même méthodologie pour cette fois flinguer mondialement l’Érythritol. Vous pariez combien que dans quelques mois un nouveau test pour mesurer l’Érythritol dans le sang va arriver sur le marché avec comme co-inventeur, le Dr Stanley Hazen ?
Vous voyez mieux l’idée ? L’homme n’en est donc pas son coup d’essai et d’ailleurs cette recherche sur l’Érythritol dont il est question aujourd’hui, bénéficie des mêmes financements. Le 1 mars 2023, j’ai donc fini par recevoir l’étude en PDF. Je m’excuse donc pour le délai de rédaction de cet article, mais je suis de la vieille école. Et contrairement à certains journalistes aujourd’hui, je ne parle pas de ce que je n’ai pas lu. Alors, j’ai lu… Et, cela prend du temps pour bien tout comprendre, surtout … ce que l’on ne nous dit pas.
L’Érythritol c’est quoi, d’où vient-il, et comment le fabrique-t-on ?
Pour cet article, je vais m’imposer de rester le plus clair et le plus accessible possible. En conséquence, je ne vais pas m’étaler sur un cours de chimie organique qui n’intéresserait que les scientifiques, mais plutôt essayer de rendre compréhensible par tous, ce qu’est et ce que n’est pas l’Érythritol, et surtout déterminer s’il a une place dans un régime cétogène bien formulé.
C’est dans les années 1850 que l’Érythritol est isolé et identifié pour la première fois. Mais, ce n’est qu’au début des années 1990 que le Japon commence à le fabriquer massivement comme nouvel édulcorant, c’est-à-dire une alternative au sucre (saccharose) que nous connaissons tous[1].
Ce « sucrant » est donc techniquement un membre des glucides, et plus spécifiquement des « alcools de sucre » ou polyols, comme le Sorbitol, le Maltitol, le Xylitol, etc. Mais, il possède des propriétés spécifiques qui font de lui un édulcorant apprécié par les industriels aussi bien que par les particuliers. Effectivement, il s’accompagne de beaucoup moins de désagréments digestifs (notamment fermentation, ballonnement) que le Xylitol, Maltitol et Sorbitol par exemple.
Une fois que l’Érythritol est consommé, il pénètre dans votre corps, il est rapidement absorbé dans l’intestin grêle puis la circulation sanguine, avec seulement 4 à 20 % qui restent dans le côlon. Enfin, 80 à 96% seront excrétés dans nos urines. L’Érythritol « traverse » notre organisme en restant intact, avec une métabolisation quasi nulle. Ce qui fait la différence d’absorption est principalement la dose. Si vous avalez en une fois 5 g d’Érythritol ou 50 g, l’absorption intestinale sera plus ou moins importante. C’est pour cette raison que l’utilisation d’Érythritol pur, en grande quantité, pose certains problèmes d’inconfort digestif puisqu’il peut fermenter dans votre intestin (côlon). Enfin, pour les plus geeks d’entre nous, et pour être plus précis encore, même s’il est juste de dire que l’Érythritol « nous traverse » sans être métabolisé en substrat énergétique, il faut tout de même signaler une petite conversion de l’Érythritol consommé (possiblement jusqu’à 5 à 10%) qui serait métabolisé en érythronate[2] et pourrait à son tour rentrer dans la voie du Pentose Phosphate (PPP ou « pentose phosphate pathway » en anglais). Mais tout ça n’est encore qu’hypothétique et ne se trouve dans aucun manuel. La science sur ces sujets reste encore à produire.
Comment se fabrique l’Érythritol que nous trouvons dans le commerce ?
Vous serez surpris d’apprendre que l’Érythritol est très simple à fabriquer. Rien n’empêche techniquement d’en fabriquer artisanalement à la maison. Il faut un jus, qui peut être un jus de betterave à sucre (mélasse), du jus de canne à sucre, des sirops d’amidon de blé ou de maïs, ou pourquoi pas du sirop d’érable, dit autrement tout ce qui sert à fabriquer du sucre normal (saccharose). Ensuite, il faudra le faire fermenter grâce à un champignon. Il en existe plusieurs capables de faire ça. Ils sont ainsi sélectionnés pour leur rendement, c’est-à-dire la quantité de sucre qu’ils vont fermenter vs la quantité d’Érythritol qu’ils vont produire. Ça peut être Trichoderma reesei si vous voulez fermenter du blé, par exemple, mais ça peut aussi être une levure Trichosporonoides Megachiliensis si vous voulez directement fermenter des déchets végétaux, ou encore Candida Magnoliae plus spécifiquement utilisé pour fermenter le fructose… Enfin, il en existe des dizaines d’autres.
En résumé, produire industriellement de l’Érythritol est facile. C’est une opération réalisée par les leaders mondiaux de la production de sucre, comme Tereos, Tate & Lyle, Shandong Sanyuan Biotechnology ou bien encore Cargill. Le mode opératoire est le même que la production de sucre blanc ou roux, néanmoins on y ajoute une étape supplémentaire de fermentation. D’ailleurs, à ce stade il est bon de rappeler le processus utilisé pour ça, qui n’est rien d’autre que la voie des pentoses phosphates que nous allons aborder un peu plus loin. On prend un jus, on le fermente, on le cristallise et voilà votre Érythritol, aucune opération mystérieuse. Je connais bien ce milieu, puisque durant plus de 12 ans, j’ai été expert agroalimentaire pour une grande entreprise dont la fonction est de certifier la qualité de tout cela.
Forcément, l’étape de fermentation étant plus lente, le processus global de production est de fait plus long et plus coûteux que celui de la simple fabrication de sucre (saccharose). Retenez simplement qu’avec la même betterave, la même canne à sucre, ou le même sirop de maïs ou blé, grâce à l’ajout d’une étape de fermentation, on obtient de l’Érythritol plutôt que du sucre (saccharose).
De la même manière que le sucre, vous pouvez le trouver en version génétiquement modifiée (OGM), ou en version non-OGM. Ce n’est pas un problème spécifique à l’Érythritol, mais un problème concernant la matière première servant à produire le sucre. En Europe, le problème se pose peu, cependant aux USA, c’est une vraie question. J’ai d’ailleurs appris récemment que la marque Swerve bien connue aux USA et commercialisant des sucrants à base d’Érythritol, le fait fabriquer en France. Pour la petite histoire, la marque ne vend pas en Europe sous ce nom, bien qu’elle appartienne au groupe américain Whole Earth Brands . Vous trouverez les produits de ce groupe en Europe sous la marque PureVia 😊 Oui, le monde est petit pour les multinationales du sucre : Swerve pour les USA et PureVia pour la France avec un Érythritol français non-OGM.
Détendons-nous un peu avec quelques chiffres pour bien prendre la mesure de l’enjeu. La totalité de la production mondiale annuelle de tous les polyols (alcools de sucre comme l’Érythritol, le Sorbitol, le Xylitol, le Maltitol, etc.) représente environ 1,8 million de tonnes, qui sont à mettre en rapport avec les 180 millions de tonnes de sucre, c’est-à-dire 1% ! Notre Érythritol dans tout ça ne représente que quelques dizaines de milliers de tonnes par an, autrement dit une goutte d’eau !
À ce niveau de lecture, il est bon de vous rappeler que l’Érythritol a un pouvoir sucrant équivalent à seulement 70% du sucre (saccharose). C’est-à-dire qu’il est nécessaire d’en mettre plus que du sucre dans une recette pour obtenir le même goût sucré. Pour cette raison, on vient renforcer son pouvoir sucrant avec, par exemple, de la Stévia ou du fruit des moines (Monk Fruit). Ainsi, on associe le meilleur des deux. Pour l’anecdote, et les plus geeks d’entre nous, il est désormais possible d’obtenir uniquement grâce à la fermentation un assemblage d’Érythritol et de Stévia, mais sans stévia (la plante) ! Je m’explique sur ce tour de magie …
La molécule au goût sucré dans la Stévia (la plante), s’appelle Steviol glycosides Rebaudioside A (ou Reb A), mais il est possible de créer des glycosides Rebaudioside M (ou Reb M) à partir d’une fermentation, et donc sans extrait issu de la plante Stévia . Ainsi, à présent, on sait produire à partir d’un jus de canne à sucre, et grâce à une fermentation qui va produire de l’Érythritol, simultanément du Reb M capable d’augmenter le pouvoir sucrant du produit final ! On se retrouve ainsi avec de l’Erythritol + Stévia (Reb M), mais sans Stévia (la plante). 😊 Vous m’avez suivi ? On nous en a envoyé quelques échantillons en 2020, nous avons donc pu le tester. Et concrètement cela s’utilise comme du PureVia.
Où trouve-t-on naturellement l’Érythritol ?
C’est la forme de l’Érythritol que nous appellerons « Exogène », c’est-à-dire de l’Érythritol que nous allons ingérer. L’Érythritol est « un sucre » qui se trouve naturellement[3] dans beaucoup d’aliments bruts ou fermentés. Par exemple, les fruits, comme le melon, la pastèque, la poire, le raisin, contiennent de l’Érythritol, et les produits fermentés comme le Miso, la sauce soja ou le vin et la bière en contiennent aussi, tout comme le fromage. Ce qui est logique quand on a compris que l’Érythritol était un produit issu de la fermentation. Enfin, les champignons contiennent aussi une petite quantité d’Érythritol. Fait amusant, on peut même utiliser l’Érythritol comme engrais pour les végétaux, ils semblent aimer ça et croître plus vite[4]. En résumé, l’Érythritol est une forme de sucre rare, présent naturellement dans quantité de végétaux et présent aussi lors d’un processus de fermentation de différentes sources de glucides (mélasse, sirop de glucose, fructose, déchets végétaux comme la paille de blé, etc.).
Comment notre corps fabrique-t-il de l’Érythritol ?
C’est la forme de l’Érythritol que nous appellerons « Endogène », c’est-à-dire de l’Érythritol que notre corps va fabriquer. Ce point est important, car nous pouvons mesurer de l’Érythritol dans notre circulation sanguine, sans jamais avoir mangé le moindre gramme d’Érythritol exogène. De la même manière que nous pouvons mesurer le cholestérol ou le sodium de notre circulation sanguine sans consommer d’aliments riches en cholestérol ou en sodium… Ce que nous consommons est un sujet, nos niveaux sanguins en sont un autre, et mettre les deux en relation sera alors un troisième sujet.
Ici, abordons un processus biologique complexe. Je vais essayer de le rendre accessible à tous. Car il demeure essentiel pour la compréhension de notre sujet du jour, c’est-à-dire le scandale planétaire initié après la publication de l’étude du 27 février 2023.
En se référant à une publication[5] de 2017, on comprend mieux comment cet Érythritol endogène se fabrique dans notre corps sous forme d’un métabolite grâce à la voie des pentoses phosphates. La date est importante, puisque si nous connaissons l’Érythritol depuis 1850, nous ne savons que depuis 2017 que notre corps en fabrique ! Je vais vous économiser tous les détails techniques (que vous pouvez directement consulter dans l’étude) pour aller droit au but. Cette étude nous indique un point essentiel dans notre production endogène d’Érythritol : « Les participants avec une HbA1c (hémoglobine glyquée bien connue du diabétique) supérieure à 5,05 % avaient un taux d’Érythritol sanguin 21 fois plus important que les participants avec une HbA1c plus faible (sous-entendue normale). Ce papier nous indique donc, que l’Humain fabrique de l’Érythritol, qu’il le fait à partir de la dégradation du glucose via la voie des pentoses phosphates, et que plus cet Humain est résistant à l’insuline, avec une glycémie haute et une HbA1c élevée, et plus il en fabrique. Dit autrement, la mesure de l’Érythritol dans la circulation sanguine est un bon candidat pour mesurer votre « santé métabolique ». Si vous êtes mince et en Keto, votre taux sanguin d’Érythritol sera probablement bas et si vous êtes obèse, diabétique et pas en Keto, il est probable que votre taux d’Érythritol sanguin sera élevé. C’est ce que vient confirmer une étude publiée en 2020 indiquant : « Un taux d’Érythritol sérique élevé prédit un futur gain d’adiposité centrale et un diabète sucré de type 2 chez des adultes en bonne santé. » Ci-dessous, le détail de la voie métabolique des pentoses phosphates utilisant le glucose (et le fructose) pour produire de l’Érythritol dans votre corps :
Cette voie métabolique des pentoses phosphates est responsable de l’ensemble du syndrome métabolique, de la « résistance » à l’insuline, de l’inflammation, de l’obésité, de l’hyperglycémie et joue un rôle important dans le cancer[6]. On la connaît bien, et elle est bien au centre de l’épidémie de métabolismes défaillants. Mais, une fois de plus, c’est un processus qui concerne des personnes qui n’ont jamais consommé d’Érythritol, elles le fabriquent de manière endogène ! Et, plus vous consommerez de glucides au sens large (amidon, glucose, fructose) et plus vous en fabriquerez ! À ce niveau de lecture, vous devriez désormais savoir qu’une production exogène industrielle d’Érythritol grâce à la fermentation des levures ou champignons, ou une production endogène humaine, utilise la même voie métabolique des pentoses phosphates. 😊 Tout est simple, même si ça semble compliqué au premier abord, je vous le concède.
À quoi sert l’Érythritol dans le régime cétogène ?
Depuis 1997, les autorités sanitaires américaines autorisent l’Érythritol pour la consommation humaine en tant qu’édulcorant. C’est-à-dire qu’au moment de la rédaction de ces lignes, nous avons déjà 25 ans de recul sur l’utilisation de ce « sucrant », en particulier dans les aliments sans sucre (saccharose). Dit autrement, si nous devions avoir une épidémie de décès cardiovasculaires liée à la consommation de ce produit, nous le saurions dans le monde réel, sans avoir besoin d’une publication scientifique apocalyptique pour nous le prédire. Vous trouverez ici en PDF le rapport GRAS (Generally Recognized As Safe) complet pour l’Érythritol, émanant de la FDA. On connaît donc très bien l’Érythritol comme sucrant, il n’est franchement pas nouveau. La littérature scientifique à son sujet est déjà dense, avec + de 2 500 publications à l’heure où j’écris ce dossier.
On utilise l’Érythritol en régime Cétogène / Keto / LowCarb, tout simplement pour continuer à cuisiner des desserts, des glaces et des gâteaux avec un goût sucré, mais sans sucre (saccharose). Son usage n’est pas obligatoire, on peut très bien s’en passer, mais si l’on souhaite réaliser des recettes cétogènes avec un goût sucré, c’est alors un édulcorant de choix. Nelly vous l’a d’ailleurs parfaitement présenté en pages 132 à 134 de notre second livre Bonjour Keto.
L’industrie agroalimentaire s’est aussi emparée de ce sucrant, qu’elle a légalement le droit d’afficher à zéro calorie. Ainsi, des crèmes glacées, des gâteaux, des barres, des boissons sont apparus partout dans le monde et particulièrement aux États-Unis, avec des quantités importantes d’Érythritol en remplacement du sucre (saccharose). Surtout que ce sucrant a l’avantage de bien se comporter à la congélation, de ne pas avoir de goût mentholé (ou frais) comme d’autres alcools de sucre et une fois de plus, le fait qu’il soit autorisé de l’étiqueter à zéro calorie est un plus indéniable, au niveau marketing. Et ça les industriels l’ont vite compris !
Loin de moi l’idée de vous inciter à consommer massivement de l’Érythritol. D’une manière générale, plus vous resterez éloigné des produits industriels, des glaces, gâteaux et autres « friandises » que l’on va essayer de vous vendre avec un label « sans sucre », et mieux ce sera pour vous.
Notre approche n’a pas changé depuis 2013 : L’Érythritol en régime cétogène, comme « sucrant » alternatif, représente une excellente « béquille » le temps d’une transition entre un mode de vie très riche en glucides vers un mode de vie très pauvre en glucides. Nous savons par expérience que si vous réussissez cette transition, alors votre goût naturel pour les aliments sucrés s’amenuisera jusqu’à disparaître et in fine, vous n’aurez probablement plus l’envie d’en consommer. L’Érythritol vous servira alors une fois de temps, pour réaliser un délicieux gâteau « sans sucre » pour vos fêtes d’anniversaires et autres évènements de fin d’année en famille, et surprendre vos invités restés dans un monde riche en sucre (saccharose) !
Passons maintenant à l’étude publiée dans « Nature » qui nous prédit une mort prochaine à cause de l’Érythritol
Quelle question pose cette nouvelle publication scientifique ?
Cette nouvelle étude[7] publiée dans Nature le 27 février 2023, par 18 co-auteurs, a pu bénéficier d’une très (trop ?) large publicité pour ne pas être suspecte dès les premiers titres que les médias ont pu en faire. Et rien que ce fait a titillé ma curiosité !
Ainsi l’objet de l’étude est décrit de la manière suivante : « Les édulcorants artificiels sont des substituts du sucre largement utilisés, mais on sait peu de choses sur leurs effets à long terme sur les risques de maladies cardio-métaboliques. Ici, nous avons examiné le substitut de sucre couramment utilisé, l’Érythritol et le risque de maladie athérothrombotique. » L’objet de l’étude est donc l’impact de l’Érythritol sur le risque cardiovasculaire (décès, infarctus et AVC). L’idée est d’analyser et démontrer une association entre l’Érythritol et le risque de subir un évènement cardiovasculaire. Comme vous allez le découvrir plus loin, cette étude pose un problème majeur dans sa conception pour répondre à cette question pourtant bien légitime sur la sécurité de l’Érythritol. En effet, les auteurs ont mélangé sans distinction (à mon avis à dessein) la consommation d’Érythritol et le taux sanguin d’Érythritol, qui sont clairement deux choses très différentes… Autre point qui saute aux yeux, dans l’objet de l’étude on nous dit : « on sait peu de choses sur leurs effets à long terme sur les risques de maladies cardio-métaboliques », mais l’étude consistera à faire avaler une seule fois, à 8 personnes (dont on ne sait rien), un verre d’eau avec de l’Érythritol. Je ne suis pas chercheur d’un grand institut, cependant, je peux déjà dire que l’on se fiche de nous en parlant avec cette méthodologie de la recherche d’effets à long terme…
Quelle méthode a été utilisée ?
La première partie de la publication concerne l’étude de 3 cohortes. La première cohorte est celle de Discovery aux USA, la deuxième est aussi aux USA quant à la troisième elle est en Europe. L’ensemble est constitué de 4 139 personnes, majoritairement des hommes plutôt âgés ( 65 à 75 ans en moyenne), diabétiques, obèses, avec un profil lipidique catastrophique et ayant des antécédents cardiovasculaires. Dit autrement, chacune de ces personnes est un candidat idéal pour un nouvel accident cardiovasculaire, qu’ils vont d’ailleurs faire durant le suivi de l’étude.
De ces 3 cohortes ont été collectées un grand nombre de données, d’analyses, de questionnaires, etc. Pour la cohorte européenne, le suivi a été réalisé de 2016 à 2018, et pour les Américains de 2001 à 2007… Ainsi, n’importe quel scientifique du monde entier peut puiser dans ces données brutes, pour publier une nouvelle étude sur différents sujets.
Face à ces 3 cohortes de personnes âgées malades qui ne consommaient probablement pas d’Érythritol, mais qui en fabriquaient beaucoup, les auteurs de l’étude ont mis en comparaison une autre cohorte de 8 personnes à qui ils ont fait avaler une boisson de 300 ml contenant 30 g d’Érythritol. Aucun détail n’est donné sur la qualité et l’origine de cet Erythritol (OGM ?), mais surtout, on ne sait rien ou presque de ces 8 personnes prises dans l’essai COSETTE[8] dont les données devraient être publiées à la fin de l’année 2023 ayant pour objet de comparer le Xylitol à l’Erythritol au niveau de l’agrégation plaquettaire. En résumé, pour cette cohorte COSETTE, la clinique de Cleveland a organisé un essai en 2021 dont les données seront publiées normalement fin 2023, et cette même clinique de Cleveland a pioché dans ses données non publiées pour nous parler exclusivement de l’Érythritol. Pour rappel, l’auteur principal de l’étude qui nous intéresse aujourd’hui, le Dr Stanley Hazen, travaille pour la Clinique de Cleveland. Et bien entendu, il faudrait être un grand paranoïaque pour associer le financement de cette clinique de Cleveland par Procter & Gamble pour faire progresser la recherche sur les maladies cardiaques, avec le fait que Procter & Gamble utilise massivement le Xylitol dans ses produits. Mais bien sûr je ne vous ai rien dit !
Dès le début de cette étude, on tape dans le dur pour atteindre rapidement un bon niveau d’âneries. Par exemple, je cite en page 2 : « L’apport quotidien d’Érythritol dans la population totale des États-Unis a été estimé à 30 g par jour chez certains participants sur la base des données de l’enquête nationale sur la santé et la nutrition de 2013-2014 et des documents déposés par la FDA. » Toute personne qui connaît un peu l’approche alimentaire réduite en glucides et son histoire, particulièrement aux USA, sera surprise d’apprendre qu’en 2013-2014, des Américains consommaient 30g d’Erythritol par jour, alors que cet édulcorant n’était presque pas encore utilisé par l’industrie agroalimentaire… De mémoire, pour avoir bien surveillé le sujet, les premières glaces à l’Érythritol ont dû débarquer en 2016 et les produits de type snacks ou gâteaux à l’Érythritol en 2013-2014, on devait à cette époque pouvoir les compter sur les doigts d’une main…
Dans toute cette étude, à chaque page, on mélange copieusement le taux d’Érythritol sanguin et la consommation d’Érythritol, sans distinction, avec l’objectif malhonnête de faire l’amalgame entre les deux. De la même manière que si l’on voulait parler d’insuline, sans faire de distinction entre l’insuline que votre pancréas produit chaque seconde et une injection d’insuline chez un diabétique. C’est stupide, mais c’est ce qu’ils ont fait ! De la même manière, s’ils ont mesuré le taux d’Érythritol dans le sang des 8 sujets auxquels ils ont fait boire de 300 ml d’eau + 30 g d’Érythritol, pourquoi n’ont-ils pas testé leur coagulation alors que justement c’était l’objet du titre de l’étude ?
Les résultats trouvés par cette étude
Les résultats de trois cohortes de personnes âgés et malades nous indiquent que plus le taux d’Érythritol sanguin est élevé et plus l’agrégation plaquettaire augmente, ce qui n’a rien d’étonnant chez des personnes victimes d’un dysfonctionnement métabolique avéré. Le Dr Stanley Hazen ne négligera pas, à cette occasion, de déposer de nouveaux brevets pour faire de cette mesure une nouvelle routine de mesures de laboratoire, avec l’ambition de confirmer ce que nous savions déjà par d’autres mesures comme la glycémie, l’insuline, le profil lipidique, etc. En résumé, l’analyse de nos cohortes nous dit que : si votre taux sanguin d’Érythritol se situe dans les 25 % supérieurs par rapport aux 25 % inférieurs, le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral est environ deux fois plus élevé. Ce qui n’est aucunement surprenant. Il a mesuré le taux d’Érythritol fabriqué de manière endogène par des personnes malades, et conclue que plus ce taux est élevé et plus le risque cardiovasculaire augmente aussi. Aucune surprise.
Maintenant, voyons l’autre groupe de 8 personnes à qui on a fait ingérer une boisson de 300 ml d’eau avec 30 g d’Érythritol. Ce qui est, au passage, absolument énorme comme quantité. En tant que résident américain depuis 2020, je n’ai jamais vu une boisson « sucrée » à l’Érythritol avec une telle quantité. La raison évidente est que c’est tout simplement « dégueulasse », désolé, mais c’est le mot qui me vient. 😊 Dans ce groupe de 8 personnes dont on ne sait rien (ou presque) après ingestion, on constate que le taux d’Érythritol circulant augmente considérablement. Ce qui n’est pas surprenant non plus, puisque comme nous l’avons vu précédemment, 90% de l’Érythritol ingéré est absorbé par l’intestin, rentre dans la circulation sanguine pour être ensuite excrété dans les urines. Je pourrais vous faire peur avec une étude[9], de la même manière, avec une élévation tout aussi rapide de vos triglycérides après ingestion d’un repas riche en graisses et selon une mauvaise science, cela pourrait aussi augmenter votre risque cardiovasculaire. Encore une fois, l’association n’est pas la causalité !
- Est-ce que ces résultats nous indiquent qu’un taux élevé d’Érythritol dans le sang, chez des personnes au métabolisme défaillant, est un indice de risque cardiovasculaire ? La réponse est … probablement.
- Est-ce que ces résultats nous indiquent que consommer de l’Érythritol fait grimper ce taux d’Érythritol dans le sang ? La réponse est là aussi … probablement.
- Enfin, est-ce que la consommation d’Érythritol augmente le risque cardiovasculaire ? La réponse est : nous n’en savons rien ! C’est justement ce que l’étude essaie de nous faire croire, mais c’est confondre l’association et la causalité ! Ce qui n’est pas pareil du tout ! Cette étude n’apporte aucun élément pour répondre à cette question.
Petit rappel : Association vs Causalité
Rappelons ce problème majeur de mélange des genres entre association et causalité. L’université de Boston, dans un article[10], a parfaitement expliqué par l’absurde le problème : « Deux variables peuvent être associées sans relation causale. Par exemple, il existe une association statistique entre le nombre de personnes qui se sont noyées en tombant dans une piscine et le nombre de films dans lesquels l’acteur Nicolas Cage est apparu durant une année donnée. Cependant, il n’y a évidemment aucun lien de causalité. »
Comme on peut le constater sur la courbe, il y a bien une association. Un article de presse catastrophiste pourrait titrer : « L’acteur Nicolas Cage à l’origine d’une épidémie mystérieuse de noyades ». Vous voyez l’idée ? Ceux qui ont lu mon article sur tout ce que l’on peut faire dire à la science et surtout n’importe quoi, savent que le problème est majeur aujourd’hui.
Mélanger l’association et la causalité, est une sorte de sophisme médical, un raisonnement fallacieux, souvent d’ailleurs produit à dessein. Un sophisme célèbre est par exemple : « Tout ce qui est rare est cher ; Un cheval bon marché est rare ; Donc un cheval bon marché est cher. » Dans le cas qui nous intéresse, cela pourrait se transformer en : « Les accidents cardiovasculaires sont corrélés à un taux élevé d’Érythritol dans le sang, les personnes qui mangent de l’Érythritol ont un taux élevé dans le sang. Donc si vous mangez de l’Érythritol, vous augmentez votre risque cardiovasculaire ». Sur le papier, ça sonne comme une évidence, mais ce n’est pas vrai, même si comme dans tous les sophismes, l’illusion est belle, et un nouveau coupable est tout trouvé… Mais, la preuve de sa culpabilité n’existe pas aujourd’hui.
Ma conclusion sur cette étude « putaclic » :
Le sucre est produit massivement depuis deux siècles, il est peu coûteux, en vente libre, disponible partout dans le monde et il est le carburant qui alimente 500 millions de diabétiques dans le monde. Combien d’études scientifiques pour le prouver ? Des milliers depuis plus d’un siècle et pourtant la consommation de sucre reste recommandée partout dans le monde y compris dans l’assiette du diabétique et les recommandations nutritionnelles de tous les pays occidentaux pour tous les âges. Est-ce qu’on se fiche de vous avec cette étude ? C’est selon moi une évidence !
Si la science voulait produire une étude scientifique sérieuse, pour mettre en évidence le risque ou l’absence de risque cardiovasculaire avec la consommation d’Érythritol, il suffirait de créer une cohorte, de prendre ceux qui consomment régulièrement de l’Érythritol pour les mettre dans un groupe, et de voir au bout de quelques années ce qui se passe. C’est très simple, je suis volontaire pour y participer et je suis certain que vous serez nombreux à l’être aussi.
Nos recommandations sur l’utilisation de l’Érythritol en régime cétogène
Depuis que nous avons initié notre mode de vie cétogène en 2013, depuis que notre site est en ligne en 2015, depuis la publication de notre premier livre en 2017 et de notre second livre en 2022, notre recommandation sur l’utilisation de certains « sucrants / édulcorants », est restée même. Cette nouvelle étude de février 2023 sur l’Érythritol ne nous apporte strictement rien de nouveau pour nous faire changer d’avis.
Nous avons toujours déconseillé l’utilisation de plusieurs édulcorants comme le Sucralose, le Xylitol ou encore le Sorbitol et le Maltitol. Nous avons aussi expliqué pourquoi, notamment dans la Céto-Academy ( module 3 / Leçon 2.5).
Nous avons aussi expliqué en détail pourquoi nous déconseillons l’utilisation de l’Érythritol pur ! C’est expliqué en page 49 du Grand livre de l’alimentation cétogène, c’est aussi expliqué en page 67 de Bonjour Keto, et enfin, c’est expliqué dans le module 3 leçon 2.5 de la Céto-Academy dont je rappelle la conclusion : « par expérience, nous vous conseillons d’utiliser un mélange Stévia / Érythritol pour remplacer facilement le sucre blanc. » Nous avons suffisamment cité les marques disponibles en Europe, notamment dans notre espace shopping. (Rappelons que nous n’avons aucun lien avec aucune marque ni aucun revendeur, comme expliqué dans notre article).
Les plus de 400 recettes que nous avons publiées dans nos livres et sur notre site utilisent exclusivement comme « sucrant » cétogène (alternative au sucre blanc) les marques Truvia, Cristal Stévia, PureVia qui produisent un assemblage d’Érythritol (comme agent de charge) associé à la stévia ou au fruit des moines pour leur haut pouvoir sucrant. Avec ces produits, vous consommez peu d’Érythritol (par rapport à son usage pur sans stévia), vous réduisez ainsi les éventuels inconforts digestifs. Vous avez alors l’outil indispensable pour vous désaccoutumer progressivement de votre appétence pour le goût sucré.
Concernant l’Érythritol pur : nous avons toujours déconseillé son utilisation et nous continuons de le faire. Le pouvoir sucrant de cet alcool de sucre est trop faible et nécessiterait d’en consommer des quantités trop importantes, ce qui pose des problèmes en particulier chez les personnes avec une gêne au niveau intestinal notamment.
En conclusion
- Vous pouvez continuer d’utiliser un « sucrant » cétogène à base d’Érythritol et de stévia / fruit des moines (Monk Fruit) comme le « PureVia» ou le « Cristal Stévia » que vous trouverez en France facilement en grandes surfaces. Mais, restez sur une utilisation minimale de ce « sucrant » alternatif, l’objectif n’a jamais été d’en mettre partout en grande quantité. Si vous regardez les recettes de Nelly sur notre site ou dans nos livres, il est toujours question que de quelques grammes d’Érythritol par portion.
- Si vous êtes vraiment un « bec sucré », vous pouvez aussi utiliser la Stévia Glycérite de NOW FOOD pour vos cafés et yaourts. Une belle béquille si vous n’arrivez pas à vous passer de sucrants pour vos débuts en Keto. (Ne pas confondre avec la stévia pure liquide : voir notre dossier « Les sucrants » dans Bonjour Keto p 132-134)
- Il n’est nullement obligatoire d’utiliser l’Érythritol. Vous pouvez aussi parfaitement le retirer de votre lifestyle cétogène si vous pouvez vous passer totalement du goût « sucré ».
- Enfin en guise de conclusion finale … cette nouvelle étude « putaclic » n’apporte aucun nouvel élément scientifique sérieux. Vous pouvez reprendre le cours de votre vie normale sans trembler. 😊
[Edit du 26-3-2023] La marque américaine Swerve semble avoir fait le choix de retirer l’érythritol de ses produits et ajouter plusieurs ingrédients pour le remplacer, alors attention à la nouvelle composition (impacts santé, cuisson…).
Références :
[1] https://doi.org/10.1007%2Fs00253-017-8654-1
[2] https://doi.org/10.1073/pnas.1620079114
[3] https://link.springer.com/article/10.1007/s00216-008-2016-x
[4] https://www.jstage.jst.go.jp/article/plantbiotechnology/25/5/25_5_489/_article
[5] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5448202/
[6] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9582529/
[7] https://www.nature.com/articles/s41591-023-02223-9
[8] https://beta.clinicaltrials.gov/study/NCT04731363
[9] https://academic.oup.com/jn/article/136/6/1498/4664351
[10] https://sphweb.bumc.bu.edu/otlt/MPH-Modules/PH717-QuantCore/PH717-Module1A-Populations/PH717-Module1A-Populations6.html
12 réponses sur « L’Érythritol va-t-il vous tuer d’une crise cardiaque ? »
Merci pour ton article très bien expliqué comme a ton habitude ☺️😘
Si cet article a pu t’aider à mieux comprendre ce qu’est l’Erythritol et comment l’utiliser (ou pas), en régime cétogène, alors j’en suis heureux 🙂
Merci Ulrich pour ce debunkage en règle.
Masterclass une fois de plus.
Je le dis tout le temps. L’analyse statistique devrait être parmi les priorités dans l’éducation car l’absence de connaissance dans ce domaine permet à tout un ensemble de personnes malhonnêtes de manipuler les esprits. Pour parler en stat du problème de corrélation vs causalité j’aime bien montrer aux personnes que si on regarde les courbes de noyades de Mars à Octobre ces dernières suivent celles du volume de vente de glace. Bref les personnes comprennent bien qu’il n’y a pas de causalité mais quand ce sont des scientifiques (ou des publicitaires ou des politiciens) qui biaisent les datas tout le monde tombe dans le panneau. Bref se méfier des stats dans les publications scientifiques et en général se méfier des études observationnelles sur le long terme dans le domaine de la nutrition…
Encore merci Ulrich pour tous ces efforts de recherche de l’information la plus juste.
Merci Marc pour ton commentaire 🙂 Si tu as trouvé cet article utile, alors j’en suis heureux.
Chers vous deux,
Je n’ai pas l’habitude de de laisser des commentaires, mais après avoir lu votre article, je tenais à vous remercier. Je me doutais bien que cette étude n’avait ni queue ni tête, j’ai trouvé votre dossier intéressant et très pertinent. bravo!
Je vous remercie beaucoup !
Merci Mallaury,
Si tu as trouvé cet article utile, alors nous en sommes heureux et notre objectif d’information est atteint. 🙂
Bonjour Ulrich, merci infiniment pour cette nouvelle analyse remarquable ! Cette étude a en effet été relayée dans de multiples médias, créant de ce que j’ai lu un vent de panique chez certaines personnes qui en consomment régulièrement… et savourée avec jubilation par des détracteurs du régime cetogene, qui se refusent à comprendre que le régime keto, ça n’est pas (entre autres..) une alternative bourrée d’édulcorants sur laquelle se rabattent les accros au sucre mais bien un mode de vie où on apprend petit à petit à s’en passer. Avec un petit “écart” bien normal et humain le jour où on veut se faire un petit plaisir… La viralité de cette étude m’a dégoûtée, vraiment le niveau de c*** (pardon !) qu’on nous sert en pâtée quotidienne devient inquiétant… Je ne compte déjà plus les élans moralisateurs du style “mais attention à ton cholestérol avec tout le beurre que tu manges” ou “tu manges 12 oeufs par semaine ??? Mais c’est pas bien !!!!” (Dixit la nana qui vient d’engloutir 3 viennoiseries lors de la pause café au bureau…). Je ne sais plus à quoi m’attendre au train où vont les chose… Merci Ulrich pour ce recadrage !😘
Merci pour ce retour Carole,
Vous mangez 12 œufs par semaine, en moyenne, c’est ce que je mange par jour 🙂
Plus sérieusement…
La vie est brutale et franche. D’un côté il y a ceux qui font les bons choix et de l’autre ceux qui font les mauvais choix. De façon invariable, ceux qui font les bons choix enterrent ceux qui font les mauvais. On ne peut donc pas finalement, se réjouir d’avoir fait les bons choix, puisque nous perdons sous nos yeux ceux qui ont fait les mauvais…
C’est ainsi, nous n’y pouvons rien. Il ne faut pas perdre de temps à essayer de convaincre, c’est une pure perte de temps comme je l’ai répété de nombreuses fois. On peut passer du temps à transmettre des connaissances pour ceux qui s’interrogent et qui cherchent à comprendre, mais pas à convaincre des gens qui ne sont pas interessés par ces sujets.
Je vous rassure Carole, le sujet de l’Erythritol n’était qu’un, parmi tant d’autres, depuis il y a déjà eu 2 autres scandales de ce type. Comme je l’ai dit dans l’article, c’est un travail à plein temps pour des centaines de personnes de débunker ces bêtises… Il faut donc s’économiser cette perte de temps et se concentrer les choses qui comptent.
j’ai enfin pris le temps de lire cet article. Un grand merci pour la qualité de ton travail, Ulrich.
Ouais … comme pour tout maintenant devant n’importe quelle nouvelle un scepticisme absolu s’impose. C’est le réflexe systématique à avoir depuis au moins mars 2020.
Etant conscient de ça ce genre d’article “scientifique” et ses reprises dans “Marie-Claire” n’est pas du genre à m’impressionner mais merci pour ce boulot.
le vrai problème c’est le débit…
Il ne se passe plus une seule semaine, sans qu’une merde de ce genre ne soit publiée…
Je sais. En fait il faut réduire considérablement les sources de pollution informationnelle. La télé bien sûr, les journaux, les réseaux sociaux, mais aussi les articles scientifiques, se rabattre sur des trucs plus anciens, des livres papier, malheureusement certaines personnes sont obligées de se taper la merde prétendue “scientifique”, ce n’est pas mon cas.
Ce site en terme de nutrition fait une excellente filtration de la “merde”. ^^